Deux nouveaux mousses


Bientôt débute une aventure inusitée. Une expérience dont je n’ai jamais été proche de vivre. Un nouveau mode de vie inconnu de ma part que je me propose d’adopter sous peu.


Je ne m’étais jamais imaginée qu’un jour je naviguerais sur l’océan, je vivrais à même un bateau et j’y partagerais les tâches tel un matelot. Peut-être que je n’ai eu que trop peu d’exemples d’amoureux de la mer auparavant? Ariel la petite sirène peut-être, mais sans plus… je réfléchis à des romans qui auraient pu m’inspirer la frénésie de la voile, mais aucun n’a été réellement marquant pour moi.

Quoiqu’il en soit, lorsque Pierre-Alexandre me parle de ce projet, je retourne la question dans divers sens. Je n’y vois pas d’inconvénients, je suis curieuse même. Pourquoi pas? Pourquoi ne pas tenter ce mode de transport, ce mode de voyage si différent? Je n’ai peut-être pas passé mon enfance ou mon adolescence à en rêver, mais je vois l’excitation dans les yeux de mon amoureux. Je souris. Je souris à la vie, je souris à mon amoureux. Je décide d'embrasser ce projet. J’y vois rapidement un intérêt écologique. Tout transport en commun autre que l’avion à une meilleure empreinte écologique. Ce voyage en bateau qui nous fait parcourir des kilomètres et des kilomètres va sauver le vol d’avion que j’aurais acheté. J’adhère au projet, mais des doutes, des inquiétudes gravitent quand même dans mon esprit. S’ajoutent les réactions incertaines de gens autour de moi également. Si j’avais le mal de mer? Et si je m’emmerdais royalement à tourner en rond sur un petit bateau pendant des mois? Et si ça tournait mal? Est-ce vraiment sécuritaire? Ça respecte nos critères de budget?


Et voilà que mars arrive et qu’un couple de navigateurs lève la main pour se proposer comme hôtes de 2 équipiers! Quelque chose de plus concret se forme. Nos dates et destinations fonctionnent (voir notre trajet). Le premier coup de téléphone semble dégager de bonnes vibrations. On rencontre le capitaine et sa conjointe à même leur catamaran à la baie de Phaeton, à Tahiti. Le courant passe très bien entre les deux couples, le bateau est grand et magnifique. Et concernant le fameux «nerf de la guerre», comme dirait le capitaine, soit l’argent, on parle de 10euro par jour pour l’essence et la nourriture. Fabuleux.




Nous sommes maintenant le 5 avril. Départ sur le catamaran ZoeZoe prévu pour le 8! Je profite du fort réseau internet sur Mo’orea pour m’assurer de discuter avec ma famille avant la fameuse date. Je ne sais pas exactement comment je me sens. Un peu de fébrilité, d’excitation, forcément. Est-ce que j’ai encore mes peurs? J’appréhende peut-être de m’ennuyer de la communication avec mes proches. D’un autre côté, j’ai hâte également de me retrouver avec plus de temps pour moi, pour mon écriture, ma lecture et regarder au large. La peur de vivre le mal de mer et de gâcher tout ce beau projet a été vaincue par nos périples en haute mer lors d’activité de pêche et de plongée. Le capitaine du bateau est très rassurant par rapport à l’aspect sécuritaire de l’itinéraire et de sa grande expérience de maîtrise des eaux. J’utilise ces termes: la confiance, la sécurité, la maîtrise; mais j’ai bien appris qu’on ne dirige pas la mer. On est minuscule et impuissant face à cette force naturelle. Ça ne servirait à rien de défier l’océan, sinon que de se mettre en danger soi-même. Ainsi, on lit les vagues, les nuages, le vent, les courants et on valse avec pour arriver à destination, mais sans forcer, en dérivant de notre cap au besoin.

J’aime l’idée que je vais bientôt vivre ce que très peu de gens auront la chance d'expérimenter dans leur vie. C’est quand même hors du commun. Déjà tout quitter durant une carrière active, ce n’est pas coutume. Mais vivre, travailler et partager la vie de bateau pendant 2-3 mois, wow. Et toutes ces îles où nous ferons l’halte. Ces îles où je n’aurais jamais pensé qu’elles me seraient accessibles un jour et dont plusieurs que j’ignorais même leur existence! Il y a un côté merveilleux dans cette traversée. Des découvertes multiples nous attendent, ça c’est certain! Et j’ai bien hâte d’ajouter de nouvelles compétences à mon arc, je suis avide d’apprendre tout sur la navigation!


Janie

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